Thèse Année : 2020

The dialect of the Branès Nord-Taza (north-west of Morocco) : phonological-phonetic study of jebli (mountain) arabic dialect

Le parler des Branès Nord-Taza (nord-ouest du Maroc). Étude phonologique-phonétique d’un parler arabe jebli (montagnard)

Résumé

This thesis is intended as a contribution to the reflection on the phonetic and phonological peculiarities of the Jbala Arabic dialects in the North-West of Morocco. According to linguists, these dialects contain traces of the Arabic varieties introduced into the Maghreb during the first Arab-Muslim conquests (7th-8th centuries A. D.). The dialect on which this research is based is that of the Branes tribe, located north of the city of Taza, in northern Morocco. The French Arabist G. S. Colin collected the earliest linguistic data on the Branes dialect in 1917-18. He described it as an Arabic dialect spoken by a recently Arabized Berber tribe. It was the first dialectological description of a montagnard type of Arabic variety in northern Morocco. In the 1930s, the same author integrated this variety into a larger linguistic group that he identified in the North-West of Morocco, calling it “the pre-Hilali Jbala dialect” (the word “Jbala” meaning “mountain dwellers” in Moroccan Arabic). He then divided this group into two areas. The first one includes what he called "the northern dialects", which extend from the Strait of Gibraltar to the west Ouazzane and were indisputably influenced by Andalusian Arabic. The second one includes what he refers to as “the southern dialects”, located between Ouazzane and Taza. The classification criteria are not clearly stated, but the degree of influence of the Berber substratum on all of these dialects seems to be the most decisive one. Similarly, this influence appears to be more important in the dialects of the second zone than in those of the first zone. In the author’s view, this is an indication that southern dialects have been Arabized more recently. Since Colin’s classification the Branes dialect has epitomized the southern Jbala dialect type for dialectologists working on Moroccan Arabic varieties. According to Maghrebi dialectology, the Berber substratum as well as the influence of Andalusian Arabic are the main sources of the particular linguistic traits that characterize the Jbala dialects compared to other varieties of Moroccan Arabic. However, work on the Berber influence on these dialects is almost nonexistent. The lack of written documentation and sufficient linguistic data have certainly hampered research attempts. Nevertheless, linguistic surveys in the field have multiplied since the revival of linguistic studies in the northwestern region of Morocco at the end of the twentieth century. While an exhaustive description of the whole region is a long way off, linguists are now in possession of updated or new data allowing them to gain new perspectives for research on this area. In this favorable context, and a century after Colin's description, we intend to verify the validity of the author's remarks (still supported by dialectologists to this day) concerning a more significant Berber influence on the southern dialects and a later Arabization of their speakers. In order to do so, we present a study of the Branes dialect at the phonetic and phonological levels, with a focus on: 1) the identification and analysis of the distinctive features of this dialect, compared to other varieties of colloquial Moroccan Arabic; 2) the synchronic comparative intra- dialectal (Branes dialect vs other Jbala dialects) and inter-linguistic study (Branes dialect vs Berber dialects of northwestern Morocco) of two main features: spirantization and affrication.
Cette thèse se veut une contribution à la réflexion sur les particularités phonologiques et phonétiques des parlers arabes jbala du nord-ouest du Maroc. Des parlers qui renfermeraient, selon les linguistes, les traces de l’arabe introduit au Maghreb par les premières conquêtes arabo- musulmanes (VIIe -VIIIe siècles). Le parler de référence sur lequel se base cette recherche est celui de la tribu Branès, située au nord de la ville de Taza, au nord-ouest du Maroc. En 1917-18, l’arabisant français G. S. Colin recueillait des données linguistiques du parler des Branès. Il le qualifiait de parler arabe d’une tribu amazighe d’arabisation récente. Ce fut la première description dialectologique d’un parler arabe montagnard du nord du Maroc. Dans les années 1930, le même auteur intègre ce parler dans un groupe linguistique qu’il distingue au nord- ouest du Maroc et désigne par parlers jbala (ou montagnards) pré-hilaliens. Groupe qu’il répartit entre deux zones. La première comprend les parlers qu’il nomme « parlers septentrionaux », allant du détroit de Gibraltar à l’ouest de Ouazzane, dont l’influence de l’arabe andalou est par ailleurs incontestable. La deuxième comprend ceux qu’il désigne par « parlers méridionaux », située entre Ouazzane et Taza. Les critères de répartition ne sont pas clairement exposés, mais le degré d’influence du substrat amazigh sur l’ensemble de ces parlers semble être le plus décisif. Ainsi, cette influence serait plus importante dans les parlers de la deuxième zone que dans ceux de la première. Ce qui se traduit par une arabisation « récente » des parlers méridionaux, selon l’auteur. Depuis cette date, le parler des Branès (parler branès) illustre les parlers jbala méridionaux dans la dialectologie arabe marocaine. Selon la dialectologie maghrébine, le substrat amazigh ainsi que l’influence de l’arabe andalou seraient majoritairement à la base des traits linguistiques particuliers qui caractérisent les parlers jbala par rapport aux autres variétés de l’arabe dialectal marocain. Mais des travaux portant sur l’influence amazighe sur ces parlers sont quasi-inexistants. L’absence de documentation écrite et de données linguistiques suffisantes ont certainement freiné les tentatives de recherche. Cependant, depuis la fin du XXe siècle, date d’un renouveau des études linguistiques dans la région nord-ouest du Maroc, les enquêtes linguistiques sur le terrain se sont multipliées, sans pour autant atteindre une prétendue exhaustivité. Aujourd’hui, le chercheur se trouve en possession de données actualisées ou nouvelles lui permettant de nouvelles perspectives de recherches linguistiques sur le Nord-Ouest marocain. Dans ce cadre propice à la recherche sur les parlers jbala, nous proposons, un siècle après la description de G. S. Colin (1921), de vérifier la valeur des propos de l’auteur sur une influence amazighe plus importante sur les parlers méridionaux et une arabisation tardive de leurs locuteurs ; propos réitérés par les dialectologues jusqu’à aujourd’hui. Pour ce faire, nous présentons une étude du parler branès sur le plan phonologique-phonétique, où l’accent est mis sur : 1) le relevé et l’analyse des traits distinctifs du parler, par rapport aux autres variétés de l’arabe dialectal marocain. 2) les études comparatives intra-dialectale (parler branès-autres parlers jbala) et inter- langues (parler branès-variétés amazighes du nord-ouest du Maroc) en synchronie de deux traits principaux : la spirantisation et l’affrication.
Fichier principal
Vignette du fichier
Le parler des Branès Nord-Taza (nord-ouest du Maroc). Étude phonologique-phonétique d’un parler arabe jebli (montagnard).pdf (6.36 Mo) Télécharger le fichier
Origine Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

tel-04915254 , version 1 (27-01-2025)

Identifiants

Citer

Saïda Larej Hejjaji. Le parler des Branès Nord-Taza (nord-ouest du Maroc). Étude phonologique-phonétique d’un parler arabe jebli (montagnard). Linguistique. Université d'Aix Marseille, 2020. Français. ⟨NNT : 2020AIXM0341⟩. ⟨tel-04915254⟩
0 Consultations
0 Téléchargements

Partager

More