The Handmaid’s Tale à l’aune du droit international de l’environnement : la dystopie littéraire comme catalyseur juridique ?
Résumé
Bien que le roman de Margaret Atwood The Handmaid’s Tale (1985) n’appartienne pas à proprement parler au genre de la fiction climatique, une crise environnementale est sans conteste à l’origine du basculement dystopique qui fonde le récit. Celui-ci commence in medias res, alors que la nouvelle République de Galaad a mis en place le système des « servantes » pour répondre à une baisse inexorable de la fécondité. Cette dernière est suggérée par l’omniprésence dans la narration du champ lexical de la fertilité.1 Des flashbacks fournissent au lecteur des indices concordants quant à un impact indubitable des facteurs environnementaux sur la fertilité humaine et sur la nature de ces derniers : étant donné la nocivité connue des contaminants chimiques et / ou radioactifs sur la reproduction,2 on peut en déduire qu’une pollution de l’un ou l’autre type a eu lieu. La mention des « Colonies » et des déchets hautement toxiques qu’elles recèlent corrobore cette hypothèse. Leur représentation filmique dans la série télévisée créée quelque trente ans plus tard par Bruce Miller évoque, quant à elle, des images de catastrophe nucléaire.3 Le graphic novel de Renée Nault (2019) insiste pour sa part sur des contrastes visuels, par la juxtaposition sur une même planche de formes et de couleurs symboliques d’un avant et un après la « Catastrophe » narrés dans les phylactères. L’on se demandera alors dans quelle mesure il peut être pertinent et judicieux de penser le droit international de l’environnement à partir de The Handmaid’s Tale.
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